Saisons de la voix : Récital Florian Sempey – Mathieu Pordoy

Saisons de la voix : Récital Florian Sempey – Mathieu Pordoy

À la mi-juillet, les Saisons de la Voix qu’anime Raymond Duffaut, proposèrent à leur fidèle  public, d’heureux happy fews, dans le chaleureux cadre qu’est, taillé à flanc de colline calcaire, le Théâtre des Terrasses, un somptueux récital confié  à notre baryton national, Florian Sempey, accompagné magnifiquement par le pianiste et chef de chant le souriant Mathieu Pordoy qu’on avait tous deux découverts aux Chorégies d’Orange. Florian Sempey reprit ici quelques airs puisés dans des opéras auxquels il a brillamment participé, ceux de Papageno dans « Die Zauberflöte » (La Flûte enchantée) de Mozart en ouverture ou le célèbre « Largo al factotum »  du « Barbier di Siviglia » (Le Barbier de Séville) de Rossini qui a fait sa réputation internationale ; mais également des pages tirés d’opéras français où il excelle, l’air de Mercutio, « Mab, la reine des mensonges » du « Roméo et Juliette » de Massenet ou, du même, ceux de Lescaut, le truculent « À quoi l’ économie ! », de « Manon » et le délicat air d’Albert « Elle m’aime, elle pense à moi » de « Werther » L’opéra italien du XIXe siècle ne fut pas oublié avec l’air de Riccardo « Or dove fuggo io mai » des « Puritani » (Les Puritains) ou le terrible « Cruda funeste smania » qu’entonne Enrico dans « Lucia di Lammermoor » de Donizetti ou le singulier air de Raimbaud « Dans ce leiu solitaire » de l’opéra français de Rossini, « Le Comte Ory ». Il ne faut oublier deux fort beaux moments de piano seul entrelardant parfaitement les airs chantés, qui révéla, si besoin était, le remarquable soliste qu’est Mathieu Pordoy : un pot-pouri de passages de la musique de « Thaïs » de Massenet qu’il transcrivit et interpréta dans un splendide style lisztien et la « Barcarolle en mi bémol majeur » extraite du volume 6 des « Péchés de vieillesse »  (8epièce) de Rossini, d’un esprit brahmsien. Public conquis et ravi qui obtint deux bis du baryton témoignant tout à la fois de sa puissance vocale et de son engagement dramatique avec l’air d’Ezio tiré de l’« Attila » de Verdi mais aussi de son sens de l’humour et de la comédie avec la joyeuse « Chanson du bébé »  du Volume 11 des « Péchés de vieillesse », « Miscellanée de musique vocale » (1857) sur un texte réjouissant d’Émilien Pacini. Que du bonheur.

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