Musique baroque en Avignon : précoce début de saison

Musique baroque en Avignon : précoce début de saison

C’est précocement que débuta la saison 2022-2023 de « Musique baroque en Avignon » et exceptionnellement … à Gordes ! Récital en coréalisation avec les Saisons de la Voix, fin août, qui permit d’applaudir une fois de plus le talentueux contre-ténor Philippe Jaroussky, devenu un familier de « Musique baroque », accompagné de l’excellent guitariste Thibaut Garcia que « Musique baroque » avait accueilli il y a peu lui aussi (photo). Ils interprétèrent un beau programme composite, d’une grande diversité, intitulé « À sa guitare », titre d’une mélodie de Francis Poulenc d’après Pierre de Ronsard sur laquelle s’ouvrit ce récital que présentèrent avec humour les deux interprètes. Ils avaient conviés des compositeurs italiens, Giuseppe Giordani et Francesca Caccini mais aussi Paisiello et Rossini, des Anglais, Dowland et Purcell mais aussi Britten, deux Autrichiens, Mozart et Schubert, des Espagnols ou sud-américains en nombre, guitare oblige, Gerardo Rodriguez, (Uruguayen), Granados, Federico Garcia Lorca (Espagnols), Luiz Bonfa et, Dilermando Reis (Brésiliens), Ariel Ramirez (Argentins) qu’on découvrit et enfin, deux Français, Poulenc, déjà cité, et Fauré et une Française, Barbara. La technique de Jaroussky est telle qu’en elle-même elle demeure mais la voix semble quelque peu fatiguée ; sans doute une des raisons qui l’ont fait bifurquer vers la direction d’orchestre qu’il maîtrise aujourd’hui parfaitement à la tête de son ensemble Artasersé. Quant à Thibaut Garcia, il s’est hissé au niveau des plus grands guitaristes contemporains et l’on pouvait évoquer à l’entendre Ida Presti ou Alexandre Lagoya : ainsi de la brillante transcription de l’accompagnement pianistique  de l’« Erlkönig » de Schubert admirablement distillée ou de l’emballante « Cumparsita » de Rodriguez formidablement enlevée. Au total, du baroque à la musique contemporaine dans un vaste éclectisme propre à satisfaire les amateurs de beau chant ; un théâtres des Terrasses plein à craquer, un public souvent jeune et enthousiaste qui gagna deux bis ; une chanson bien connue de Joseph Kosma et   Jacques Prévert, créée naguère par Yves Montand, « Les feuilles mortes », et une berceuse catalane « Marita, marita » finement chantée et jouée par les deux solistes chaleureusement  applaudis

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