Hommage à Jean-Claude Malgoire

Hommage à Jean-Claude Malgoire

Jean-Claude Malgoire aurait eu 81 ans le 25 novembre prochain. Natif d’Avignon, musicologue et hautboïste de talent avant de devenir chef d’orchestre, fondateur de La Grande Écurie et la Chambre du Roy, ensemble baroque prémonitoire, il fut président de « Musique baroque en Avignon » dix années durant (1988-1998). Il était tout naturel de lui rendre hommage en ce début de saison et d’inviter pour ce faire sa fille, la talentueuse violoniste baroque Florence Malgoire qui maîtrise comme nul(le) autre le répertoire de son instrument lorsqu’il s’émancipa en Italie au XVIIesiècle après avoir atteint sa forme parfaite sous les doigts et mains des luthiers de Crémone, les Amati ou les Stradivari. Ce qu’elle illustra au travers d’œuvres de ce premier siècle baroque. Tout d’abord avec deux pages du vénitien Castello, le doyen de ces compositeurs (1602-1631), suivi du « Passagio Rotto y Fantasia » pour violon seul, étincelant, du Napolitain Matteis et de Pandolfi Mealli, qui travailla à Messine puis à Madrid, sa « Clemente » pour violon et continuo. Accompagnée magnifiquement au violoncelle par la jeune et talentueuse Cécile Vérolles qui interpréta une superbe « Canzone per basso (viole de gambe initialement) de Frescobaldi, originaire de Ferrare et qui s’illustra à Rome, et aussi, au clavecin et à l’orgue positif, du brillant Jean-Marc Aymes, venu de Marseille mais bien connu à Avignon,  qui joua une merveilleuse « Ciaccona » de Storace claveciniste réputé en son temps, à juste titre comme on put l’apprécier à la lecture de cette œuvre,  Florence Malgoire conclut son récital sur une « Chaconne pour violon et continuo » de Bertali enfin qui œuvra à Vienne à la cour des Empereurs Ferdinand II et III. Tous ces compositeurs contribuèrent grandement au rayonnement de leur instrument qui atteint son apogée au siècle suivant et s’imposa comme le prince des instrument avec Vivaldi ; mais ceci est une autre histoire… ! Public, de l’amphithéâtre Mozart du Conservatoire du Grand Avignon, aux anges : il fut gratifié en bis d’une splendide « Toccata » de Frescobaldi (19 octobre).

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