Avignon, un ludique « Voyage dans la lune »

Avignon, un ludique « Voyage dans la lune »

Opéra féerie en quatre actes et vingt-trois tableaux (!) de Jacques Offenbach pour la musique sur un livret d’Albert Van Loo, Eugène Leterrier et Arnold Mortier, « Le Voyage dans la lune » fut créé en 1875 au Théâtre de La Gaîté à Paris où il connut un succès immense. Adapté du roman éponyme de Jules Verne très en vogue à cette époque, il bénéficia d’une réalisation somptueuse avec une machinerie formidable, 673 costumes d’Alfred Grévin, deux ballets et une brillante distribution, avec notamment la grande Zulma Bouffard dans le rôle travesti du Prince Caprice. On ne résume pas le livret étourdissant. La mise en scène de cette nouvelle coproduction entre la quasi-totalité des maisons d’opéras françaises était confiée à l’excellent Olivier Fredj et remarquablement réalisée à Avignon par Florimond Plantier, dans des décors – un ensemble de toiles peintes en fond de plateau évoquant les divers lieux d’une action échevelée – et costumes loufoques de Malka Chauveau – parfaits – et sous les lumières de Nathalie Perrier, chorégraphie dynamique d’Anouk Viale, le chœur de l’Opéra Grand Avignon et l’Orchestre national Avignon-Provence étant placé sous la direction du talentueux chef (et chanteur !) Yves Senn, familier du répertoire lyrique. Entourée de huit magnifiques acrobates-danseurs et du chœur de l’Opéra Grand Avignon, une distribution adéquate composée de neuf cantatrices et chanteurs jeunes encore, au premier rang desquels on retiendra Héloïse Mas, parfaite Prince Caprice (rôle travesti), Matthieu Lécroart campant plaisamment le roi Vlan ou Thibaut Desplantes, époustouflant Cosmos, roi de la lune, sans oublier Sheva Tehoval (Fantasia), ou Eric Vignau (Microscope) entre autres, tous excellents comédiens, ce dont on ne put que se réjouir. Beau spectacle parfait pour les fêtes de fin d’année, mais qui a été applaudi chaleureusement en ce début de printemps

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