Grand Concert lyrique à l’Opéra Grand Avignon
On attendait la cantatrice russe Olga Peretyatko qui, souffrante, fut remplacée par la jeune cantatrice italienne (originaire de Naples) Maria Grazia Schiavo ; on ne perdit pas au change car la cantatrice italienne assura avec panache ce concert lyrique consacré à des musiques, du premier XIXe siècle, de Rossini, Donizetti et Bellini. L’Orchestre National Avignon-Provence en formation Mozart (renforcé ici et là de quelques musiciens supplémentaires) et, de temps à autre, accompagné de membres du chœur de l’Opéra Grand Avignon, était placé sous la baguette du maestro italien et musicologue Giulio Prandi, âgé tout juste de 46 ans, fondateur du Ghislieri Choir and Consort de Pavie, grand connaisseur de la musique baroque de la péninsule : il fit merveille par une direction sans baguette, affûtée, d’une grande précision, toute en nuances, ponctuée de pianissimi de rêve, attentif à suivre la cantatrice dans les six airs qu’elle offrit au public des mélomanes avignonnais venu l’écouter. On put apprécier ce chef dans trois ouvertures, deux de Rossini (« Il Barbier de Siviglia », « L’Italiana in Algeri ») et une de Bellini (Norma) et aussi dans des pages avec le chœur de l’Opéra Grand Avignon (dix dames et dix messieurs) de Rossini (« Otello » et « Guillaume Tell ») ou Bellini (« La Sonnambula ») : une musicalité impeccable et passionnée. Qualités que l’on retrouvait dans les airs que distilla la soprano italienne dont on découvrit le style musical et dramatique d’une belle diversité dans des airs d’héroïnes bien connues, Rosina, Fiorilla, Adina, Lucia (di Lammermoor) ou Semiramide enfin qu’elle illustra avec force et caractère. Saluons également la prestation d’Aurélie Jarjaye qui chanta à ravir un air de Giannetta (L’Elisir d’amore »), elle qu’on avait applaudi une semaine plus tôt dans le rôle du Rossignol (« Les Rêveurs de la lune ») et celle de Ninon Massery, venue du chœur, qui donna la réplique (Alisa) à Maria Grazia Schiavo dans « Lucia di Lammemoor ». Public peu nombreux (mais là les absents avaient tort) mais subjugué qui applaudit à tout rompre et qui bénéficia d’un bis de la cantatrice italienne, brillante Violetta dans le final du premier acte de « La Traviata » de Verdi. Une chaleureuse matinée lyrique.